Avertissement : âge 10+
« Squaternité à la Frat » est un montage sonore réalisé à partir d’un enregistrement de chant sauvage et d’extraits de reportages sur la question des logements sociaux, des friches et de l’urbanisme à Bagnolet. Durant le festival Les Digitales début septembre, la Friche de la Fraternité a été investie. Expulsée 2 jours après, des Chœurs de VNR et autres militant.es se sont mobilisé.es Place de la Fraternité pour soutenir cet espace de partage et de communs.
Squaternité-à-la-Frat-Adelyx (7 téléchargements )La Frat’
Depuis deux décennies, de nombreux projets immobiliers, notamment de réhabilitation, ont lieu à Montreuil et Bagnolet. Si la pression démographique, le besoin de logements sociaux et la nécessité de rénover les anciennes bâtisses semblent justifier en partie de tels projets, leur gestion immobilière et politique est questionnable.
En effet, les travaux sont donnés à des grands promoteurs immobiliers. Ces derniers s’évertuent à faire des projets le plus éthique possible. Ils mettent en avant des aspects écologiques (matériaux utilisés, espaces verts conservés) et se veulent citoyens, avec une part de logements sociaux et un collectif d’habitant.es.
Derrière cette belle image se cachent d’autres réalités : la non consultation des voisins et voisines et l’ignorance de leurs efforts pour investir les friches, qui étaient jusqu’à il y a peu des jardins partagés et ouverts. En effet, de nombreuses idées ont émergé dans la communauté pour faire vivre ces espaces et les rendre accessibles à tous et toutes. Deuxièmement, l’aspect environnemental : construire, c’est réduire de moitié les espaces verts. Un chêne de 80 ans se trouve notamment sur la friche et fort heureusement les militant.es ont obtenu son classement. C’est aussi privatiser les espaces verts dans des villes très urbanisées avec des terrasses et potagers pour les résident.es.
Troisièmement, certains de ces espaces ont pu abriter des squats, c’est-à-dire des endroits où logent des personnes sans abri, parfois des familles entières. Au prix de l’immobilier actuel, les nouveaux logements seront coûteux, surtout avec l’image de marque autour du confort et de l’éthique. Même avec un parc social, ces constructions vont participer à une gentrification massive du secteur. En effet, les logements sociaux les plus rentables pour les investisseurs sont ceux qui sont destinés aux foyers qui touchent le plus (jusqu’à 8 000 euros par mois pour la dernière catégorie), car leur réduction de loyer est moindre. Cela est d’autant plus vrai que la ville de Bagnolet, surendettée en raison (entre autres) de la construction de la Passerelle de la nouvelle mairie, a vendu une partie de son patrimoine, souvent à bas prix.
Distribution
Adelyx : mixage et photographie
Crédits
Tous droits réservés à Adelyx, sauf mention contraire.
Musique : Adelyx.
Illustration photo : Adelyx.
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